Droit des animaux : Déclaration universelle et rôle de l’avocat
Et oui, il existe bel et bien une Déclaration des Droits de l’Animal (DUDA) et il n’est pas étonnant qu’elle soit proclamée dans les pays des droits de l’Homme. Mais qu’est-ce que prévoit réellement cette déclaration ? Est-elle valable juridiquement ?
L’origine de cette Déclaration universelle des droits de l’animal
La Déclaration universelle des droits de l’animal a été adoptée en 1977 à Londres par la Ligue internationale des droits de l’animal. Ce n’est cependant que le 15 octobre 1978 qu’elle est proclamée solennellement à la Maison de l’Unesco à Paris. Un texte révisé par la Ligue internationale des droits de l’animal en 1989 a été rendu public en 1990.
Cette déclaration a-t-elle une valeur juridique ?
Cette déclaration n’a en réalité aucune valeur juridique. Elle constitue simplement une prise de position philosophique sur les rapports qui doivent s’instaurer entre l’espèce humaine et les autres espèces animales. Son texte est diffusé par de nombreuses associations de protection des animaux pour sensibiliser la population sur la cause animale.
Cette déclaration suscite des réactions différentes et controversées. Si la nature de la déclaration ne semble pas faire de doute chez les partisans des droits des animaux, elle ne fait pas, cependant, l’unanimité au sein de la communauté des philosophes et des juristes, dont certains s’opposent à l’idée d’octroyer des droits aux animaux.
Que contient cette déclaration ?
La déclaration des droits de l’animal détaille de grands principes comme quant au respect de l’animal. Il ne doit pas faire l’objet de mauvais traitement et doit pouvoir vivre librement dans son habitat naturel. Concernant l’animal domestique, il doit être entretenu par son maître.
Ce texte prend également position sur les activités comme l’élevage ou l’utilisation des animaux pour des spectacles, mais également expérimentations scientifiques sur les animaux. Selon la déclaration des droits de l’animal, la mise en danger d’un espèce et le massacre d’animaux sauvages sont considérés comme des génocides.
Le document est formé d’un préambule et de 10 articles.
Les 10 articles de la déclaration
- Article 1 : tous les animaux ont des droits égaux à l’existence dans le cadre des équilibres biologiques. Cette égalité n’occulte pas la diversité des espèces et des individus.
- Article 2 : toute vie animale a droit au respect.
- Article 3 : aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels. Si la mise à mort d’un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse. l’animal mort doit être traité avec décence.
- Article 4 : l’animal sauvage a le droit de vivre libre dans son milieu naturel, et de s’y reproduire. La privation prolongée de sa liberté, la chasse et la pêche de loisir, ainsi que toute utilisation de l’animal sauvage à d’autres fins que vitales, sont contraires à ce droit.
- Article 5 : L’animal que l’homme tient sous sa dépendance a droit à un entretien et à des soins attentifs. Il ne doit en aucun cas être abandonné, ou mis à mort de manière injustifiée. Toutes les formes d’élevage et d’utilisation de l’animal doivent respecter la physiologie et le comportement propres à l’espèce. Les exhibitions, les spectacles, les films utilisant des animaux doivent aussi respecter leur dignité et ne comporter aucune violence.
- Article 6 : L’expérimentation sur l’animal impliquant une souffrance physique ou psychique viole les droits de l’animal. Les méthodes de remplacement doivent être développées et systématiquement mises en œuvre.
- Article 7 : Tout acte impliquant sans nécessité la mort d’un animal et toute décision conduisant à un tel acte constituent un crime contre la vie.
- Article 8 : Tout acte compromettant la survie d’une espèce sauvage, et toute décision conduisant à un tel acte constituent un génocide, c’est à dire un crime contre l’espèce. Le massacre des animaux sauvages, la pollution et la destruction des biotopes sont des génocides.
- Article 9 : La personnalité juridique de l’animal et ses droits doivent être reconnus par la loi. La défense et la sauvegarde de l’animal doivent avoir des représentants au sein des organismes gouvernementaux.
- Article 10 : L’éducation et l’instruction publique doivent conduire l’homme, dès son enfance, à observer, à comprendre, et à respecter les animaux.
Une avancée significative…
Le 28 janvier 2015, l’Assemblée nationale a adopté un nouvel article, l’article 515-14 du code civil, qui reconnait désormais les animaux comme des êtres sensibles. Cela ne résulte pas directement de la Déclaration des droit de l’animal. Toutefois elle a certainement contribué à faire évoluer les mentalités au sujet des droits des animaux.
Vous êtes témoin d’un manquements envers les droits d’un ou plusieurs animaux, n’hésitez pas à contacter les forces de l’ordre et, si besoin, faire appel à un avocat en droit animalier qui sera plus à même de vous renseigner.
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