Céline Guérin : une avocate au parcours atypique et résilient – Interview
Dans cet interview, Maître Céline Guérin, membre de la plateforme Justifit, nous partage son parcours unique et résilient, marqué par des expériences aussi enrichissantes que difficiles. Après une longue carrière en entreprise, où elle a gravi les échelons jusqu’à devenir Directrice juridique, elle a fait face à un tournant décisif dans sa vie professionnelle. Ce passage par l’entrepreneuriat et sa reconversion dans l’avocature l’ont amenée à créer son propre cabinet, avec une approche résolument humaine et accessible. Découvrez comment elle a su transformer des défis en opportunités, en se démarquant dans le monde du droit, tout en restant fidèle à ses valeurs et à sa vision innovante du métier d’avocat.
Quel est votre parcours professionnel ?
« Après l’obtention d’un DESS en Gestion juridique du contentieux des entreprises, j’ai eu la chance d’être embauchée suite à mon stage de fin d’année, dans lequel j’avais recommandé la création d’un poste de juriste. J’ai donc rejoint le Groupe Nasse DEMECO, spécialisé dans le déménagement et basé à Saint-Jean-de-la-Ruelle, en septembre 2001. J’y suis restée près de 17 ans, évoluant de juriste à directrice juridique d’une équipe de 7 personnes. C’était un rôle passionnant où j’avais la responsabilité de toutes les questions juridiques de l’entreprise (hormis le droit des sociétés) pour un groupe de 1200 salariés et un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros.
En 2017, cependant, j’ai fait un burn-out et pris un arrêt de six mois, suivi d’un retour en mi-temps thérapeutique pendant trois mois. Mon employeur n’a pas compris la situation ni mon retour progressif. J’ai été accablée au lieu d’être épaulée, et j’ai été licenciée huit mois après, dans des conditions très difficiles. Ce fut une expérience marquante et violente, marquée par du harcèlement moral de la part de ma direction. »
Pour en savoir plus sur la question du burn-out chez les avocats, découvrez notre article : Le burn-out chez les avocats : le détecter et agir !
Pourquoi avez-vous décidé de devenir avocate ? Qu’est-ce qui vous a donné envie ?
« Je ne l’ai pas vraiment choisi. Après mon départ en 2018, je devais me réinventer. Redevenir salariée n’était plus envisageable, car j’avais été profondément marquée par les événements récents. En janvier 2019, j’ai pris la décision de me lancer dans l’avocature. J’ai simplement déposé un dossier administratif auprès du conseil de l’ordre, plaidé ma candidature et, une fois acceptée, j’ai prêté serment le 1er avril 2019.
À Orléans, nous sommes 220 avocats, il me fallait donc me démarquer. J’ai lancé mon site de vente en ligne de prestations juridiques,www.monjuristesurmesure.fr, le 1er septembre 2019. Bien que les retours initiaux n’aient pas été spectaculaires, cela m’a permis d’obtenir une visibilité médiatique et des apparitions à la radio. À partir de 2020, j’ai commencé à vivre pleinement de cette nouvelle activité. »
Qu’est-ce que votre métier précédent vous a apporté dans votre métier d’avocate ?
« Dans mon ancien poste, je plaidais les dossiers devant toutes les juridictions où la robe n’était pas obligatoire, apprenant ainsi sur le terrain. J’ai également acquis une vision très pratique du business, et cela se reflète dans mon approche de l’avocature. Mon objectif est de fournir des conseils réalistes et applicables à mes clients.
De plus, mon expérience en entreprise m’a appris trois qualités essentielles pour un avocat : la réactivité, la communication et la transparence, notamment en matière d’honoraires. »
Découvrez également le replay de notre webinar avec Maître Céline Guérin : Boostez votre visibilité grâce aux avis en ligne : enjeux et stratégie.
Comment voyez-vous l’avenir de votre métier avec l’essor des nouvelles technologies ?
« Je suis convaincue qu’il est essentiel de s’adapter à l’ère numérique, et notamment à l’intelligence artificielle. Le confinement de mars 2020 a d’ailleurs été une sorte de « pied de nez » à tous ceux qui avaient douté de mon site internet ! L’IA, loin d’être une menace, est pour moi un outil qu’il faut comprendre et utiliser intelligemment.
Mes clients me disent souvent que je ne ressemble pas à une avocate traditionnelle, tant par mon style vestimentaire que par l’atmosphère de mon bureau, décoré avec des graffitis réalisés par des artistes orléanais. Mon objectif est de maintenir cette proximité et simplicité dans ma relation avec mes clients, et c’est un effort constant, car rien n’est jamais acquis. »
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