Une augmentation de 3% des avocats en dix ans ?

En effet, selon le dernier rapport en date issu du Ministère de la Justice, 68 464 avocats étaient en exercice au 1er janvier 2019, contre plus de 70 073 au 1er janvier 2020. La profession d’avocat a toutefois été fortement impactée depuis la crise sanitaire de la Covid-19. Cependant, il existe des disparités entre les différentes régions et villes. Certains barreaux ont vu leur nombre d’avocats stagner tandis que d’autres villes connaissent une hausse notable.

Faisons le focus sur les chiffres révélateurs du nombre d’avocats en France. Nous dénombrons 3677 élèves avocats, soit de futurs avocats qui n’exercent pas encore la profession d’avocat. En 2020, on dénote une augmentation de 8% en un an. En première place, sans surprise, nous retrouvons le barreau de Paris qui a explosé en dix ans.

Concernant le genre au sein de la profession d’avocats, 57% sont des femmes, ce qui constitue les 2/3 des entrées dans la profession. A titre de comparaison, dans le milieu des notaires, 32,8% sont des femmes, contre 21% chez les commissaires-priseurs judiciaires.

L’attractivité pour l’exercice de la profession d’avocat reste donc entière, malgré une vraie saturation du marché qui rend compliqué pour bon nombre de professionnels du droit de sortir du lot. La crise pandémique qui dure depuis 2019 rend aussi très difficile le métier d’avocats depuis 2 ans.

Comment expliquer la différence d’attractivité des différents barreaux ?

Paris est une place financière et une place juridique de premier plan. La plupart des avocats exerçant en droit financier et fiscal se retrouvent à la capitale par exemple, d’où un attrait fort de Paris par rapport aux autres villes de province.

N’oublions pas également l’attrait de Paris pour les étudiants qui rejoignent généralement la capitale au niveau Master afin d’intégrer les meilleures formations juridiques. De fait, l’inscription au barreau parisien semble cohérente pour cette jeune population d’avocats.  

Vers une pratique de plus en plus individuelle du droit ?

Les modes d’exercice de la profession sont multiples : les avocats peuvent exercer soit à titre individuel, au sein d’une association ou d’une société ou en tant que collaborateurs. Ils peuvent également être employés en qualité de salarié ou de collaborateur libéral d’un avocat.

En 2020, l’exercice professionnel est à 96% libéral. 36% des avocats exercent en tant qu’individuels, 29% des avocats exercent en tant que collaborateurs, 30% des avocats en tant qu’associés, dont 4% en tant que salariées non-associés. En effet, en 2019 il n’y avait pas moins de 24 830 avocats qui pratiquaient le droit seuls. Pour autant, avec 20 620 avocats optant pour ce mode d’exercice, l’activité du métier en qualité d’associé continue de rencontrer un fort engouement (+44,9% en dix ans).  

Une concurrence sans pitié entre les avocats ?

La concurrence entre avocats est particulièrement rude. Il y a quatre ans déjà, le barreau de Paris s’était alerté du surplus d’étudiants dans les centres de formation des avocats. Cela entrainerait mécaniquement un surplus d’avocats à terme et une insertion de plus en plus difficile sur le marché de l’emploi.

C’est dans cette mouvance que cette étude s’inscrit : de plus en plus d’avocats dans des villes très compétitives, ce qui complique leur travail au quotidien pour trouver une clientèle. Comment s’adapter à cette explosion du nombre d’avocats ? Nous venons de le voir, la concurrence est rude pour beaucoup d’avocats.

Quelles sont alors les solutions pour se démarquer de ses pairs ? Informez-vous de l’évolution de la profession : que vous soyez encore en train de finir vos études d’avocat ou que vous soyez inscrit au Barreau depuis plusieurs décennies, il est indispensable de rester connecté à sa profession.

Quel est l’avenir de la profession d’avocats ?

Tout d’abord, le rapport de Perben sur l’avenir de la profession d’avocats par Nicolas Belloubet, alors Ministre de la Justice est une piste non négligeable pour anticiper les évolutions à venir dans les années suivantes. Il donne des pistes aux futurs avocats pour s’insérer dans un marché en pleine mutation, avec entre autres l’arrivée des legaltechs et du numérique dans le quotidien des Français.

Il vous faut anticiper les besoins des justiciables. Connaître les souhaits des justiciables en 2022 en matière d’accompagnement juridique est désormais un indispensable pour tout avocat. Cela va par exemple avoir une influence sur la formation en amont de la prestation de serment afin de répondre à ces besoins.

Car n’oublions pas qu’un avocat, à fortiori celui qui aura choisi d’exercer à titre individuel est également un chef d’entreprise. Connaître les bases du management est un must-have, tout comme la bonne compréhension des évolutions numériques.

La profession est à un tournant important : il faut penser à réformer la formation mais aussi les us et coutumes qui régissaient hier la pratique du droit. Aujourd’hui, les besoins ne sont plus les mêmes et c’est à l’avocat de prendre la pleine mesure de ces changements pour en tirer le meilleur.

Comment devenir un avocat connecté ?

Tout avocat est désormais face à la problématique du digital, qu’il s’agisse de développer sa présence en ligne ou de s’emparer d’outils de communication novateurs. Ne pas considérer le numérique signifie prendre du retard par rapport à d’autres avocats qui n’hésiteront pas à sauter sur cette opportunité pour leur cabinet. Vous avez tout intérêt à prendre en considération les possibilités qui s’offrent à vous en matière de référencement sur internet, de réseaux sociaux ou plus largement de solutions digitales.  

Sources :

70 073 avocats en exercice* au 1er janvier 2020  *données issues des tableaux de l’ordre des 164 barreaux au 1^er janvier 2020.