Prime d’ancienneté : droits, calculs et obligations
La fidélité a toujours été récompensée. Dans le commerce par exemple, elle donne droit à de nombreux privilèges : réductions, bons d’achat, cadeaux… Il en est de même dans les relations de travail lorsqu’un salarié travaille depuis de nombreuses années chez le même employeur. Ce dernier lui témoigne sa reconnaissance par le versement d’une prime d’ancienneté. Vous travaillez pour votre employeur depuis un certain nombre d’années et votre contrat de travail a été suspendu par moment pour vos congé maternité ou maladie ? Vous vous interrogez sur les impacts que cela entraîne sur le décompte des nombres d’années ? Pour être sûr et certain d’avoir le droit à une prime d’ancienneté, rapprochez-vous d’un avocat en droit du travail…
À RETENIR : Comment fonctionne-t-elle et à quoi avez-vous droit ?
La prime d’ancienneté est une forme de récompense due au salarié pour ses nombreuses années de fidélité à une entreprise. Le versement de cette prime n’est obligatoire que si les textes sociaux ou l’usage de l’entreprise le prévoient. Son montant est calculé selon les règles définies par les textes sociaux, par l’application d’un pourcentage progressif selon l’ancienneté du salarié. Les fois où son contrat de travail est suspendu sont prises en compte dans le calcul des nombres d’années.
Si vous n’avez pas tout compris au mode d’emploi de la prime d’ancienneté, lisez ce qui suit.
Qu’est-ce que la prime d’ancienneté ?
Un salarié fidèle à une entreprise a droit à une récompense. Il s’agit de la prime d’ancienneté. En voici la définition :
Une prime d’ancienneté est une somme versée tous les mois par un employeur à un salarié justifiant un certain nombre d’années de présence dans l’entreprise.
Il faut savoir que cette marque de reconnaissance est facultative. Voici également une liste de choses importantes à retenir à ce sujet :
- Elle figure sur le bulletin de paie du salarié concerné et est soumise aux cotisations sociales ;
- Le versement de la prime d’ancienneté n’est pas une obligation légale ;
- La prime d’ancienneté n’est pas systématique et doit être prévue dans les textes régissant la vie sociale de l’entreprise.
Prime d’ancienneté code du travail : Le versement de la prime d’ancienneté n’est pas régi par le Code du travail, mais par les conventions collectives, ou directement par l’employeur.
Quelles sont les conditions pour obtenir une prime d’ancienneté ?
Pour pouvoir bénéficier d’une prime d’ancienneté, il faut que son paiement soit prévu dans un des textes de cette liste :
- Votre convention collective ;
- L’accord collectif dont fait partie votre entreprise ;
- Votre contrat de travail.
Le versement d’une prime d’ancienneté peut également être un usage de votre entreprise et dans ce cas-là, ne reposer sur aucun texte. Son application est alors tacite.
Afin que l’employeur soit dans l’obligation de verser la prime d’ancienneté, l’usage doit être manifeste. Voir les conditions dans la liste qui suit :
- Il est constant : le paiement de la prime d’ancienneté a déjà eu lieu de nombreuses fois au cours des années précédentes. La jurisprudence considère que le paiement d’une prime d’ancienneté est établi lors de sa 3ème année de versement ;
- Il est fixe : les règles de calcul de la prime d’ancienneté ne varient pas d’année en année ;
- L’usage est général : l’ensemble des salariés bénéficient du paiement de la prime d’ancienneté. Toutefois, l’usage peut ne concerner qu’une seule catégorie de personnel (les cadres par exemple), à l’exclusion des autres salariés.
Si la prime d’ancienneté est qualifiée d’usage de l’entreprise, car elle réunit ces 3 conditions ci-dessus, son paiement est alors obligatoire.
Comment faire le calcul de la prime d’ancienneté ?
Le calcul de la prime d’ancienneté obéit aux règles prévues dans les textes sociaux (conventions collectives, accord collectif, contrat de travail…).
Son versement devient effectif à partir d’une durée minimum d’ancienneté dans l’entreprise.
La durée minimum d’ancienneté exigée dépend des règles d’attribution de la prime d’ancienneté qui ont été librement décidées par les textes collectifs ou par l’employeur.
Elle est en général prévue dès 3 années de présence dans l’entreprise.
Concernant la durée de travail à prendre en compte pour le calcul du nombre d’années d’ancienneté, les périodes de suspension du contrat de travail sont, en général, comprises : congé maternité, arrêt maladie…
Si l’entreprise adhère à un accord collectif qui prévoit l’application d’une prime d’ancienneté, la durée de l’ancienneté est déterminée à partir de la date d’entrée du salarié dans l’entreprise et non à la date d’adhésion de l’entreprise à l’accord collectif.
La prime d’ancienneté consiste en pratique, à l’application d’un pourcentage sur le montant du salaire minimum conventionnel de l’employé.
Par exemple, la convention collective d’une entreprise prévoit le versement d’une prime d’ancienneté progressive.
Tableau prime d’ancienneté :
Ancienneté | Pourcentage |
---|---|
3 ans | 3% |
4 ans | 4% |
5 ans | 5% |
6 ans | 6% |
7 ans | 7% |
8 ans | 8% |
9 ans | 9% |
10 ans | 10% |
11 ans | 11% |
12 ans | 12% |
13 ans | 13% |
14 ans | 14% |
15 ans | 15% |
20 ans | 17% |
Exemple : Un salarié a 4 ans d’ancienneté dans son entreprise et le salaire minimum conventionnel correspondant à son poste est de 2 200€ brut / mois. La prime d’ancienneté pour ce salarié est donc de : 4% x 2 200€ = 88€ brut par mois.
Simulateur de calcul prime d’ancienneté :
Ancienneté = (Date de calcul – Date d’entrée dans l’entreprise – Nombre de jours d’absence) / 365
Le montant de la prime d’ancienneté obéit à un barème réglementaire, qui évolue selon l’ancienneté du salarié. Dont voici la liste :
- Soit d’un pourcentage appliqué sur le salaire de base, le salaire brut total ou salaire minimum conventionnel ;
- Soit d’un montant forfaitaire.
Comment un avocat peut-il accompagner un salarié dans la défense de ses droits concernant la prime d’ancienneté ?
Un avocat peut jouer un rôle essentiel pour accompagner le salarié dans la reconnaissance et la défense de son droit à la prime d’ancienneté, en intervenant de diverses manières :
- Identification des droits : L’avocat examine la convention collective, les accords d’entreprise ou le contrat de travail pour vérifier si le salarié a droit à une prime d’ancienneté et si celle-ci est appliquée conformément aux dispositions prévues.
- Vérification des calculs : Il peut calculer le montant de la prime d’ancienneté en s’assurant que les règles de calcul, comme les pourcentages progressifs en fonction de l’ancienneté, sont respectées. Cela inclut la prise en compte des périodes de suspension du contrat de travail, comme le congé maternité ou l’arrêt maladie, souvent incluses dans l’ancienneté.
- Négociation avec l’employeur : En cas de non-versement ou de calcul incorrect, l’avocat peut entamer des discussions avec l’employeur pour une régularisation à l’amiable. Il peut également envoyer une mise en demeure pour exiger le paiement de la prime conformément aux règles en vigueur.
- Représentation devant les prud’hommes : Si le conflit persiste, l’avocat représente le salarié devant le conseil de prud’hommes pour faire valoir ses droits et réclamer les sommes dues ainsi que des dommages-intérêts en cas de préjudice.
- Conseil juridique : L’avocat informe le salarié sur les obligations de l’employeur et sur les modalités d’affichage de la prime d’ancienneté sur le bulletin de paie, en clarifiant les aspects fiscaux et les cotisations sociales associées.
Pour conclure, la prime d’ancienneté n’est pas systématique, sans oublier la nécessité de répondre à un certain nombre de conditions pour pouvoir en bénéficier. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à contacter un avocat compétent en droit du travail.
POINTS CLÉS À RETENIR :
- La prime d’ancienneté est une récompense pour le salarié justifiant d’un certain nombre de présences dans une entreprise.
- Elle n’est pas obligatoire, mais peut être prévue dans les textes sociaux.
- Pour bénéficier d’une prime d’ancienneté, le paiement doit être prévu dans la convention collective, l’accord collectif d’entreprise ou le contrat de travail.
- Il peut aussi s’agir d’un usage de l’entreprise, qui doit être constant, fixe et général.
- Le mode de calcul de la prime d’ancienneté est défini par les textes sociaux.
- Il consiste en général à appliquer un pourcentage sur le montant du salaire minimum conventionnel.
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