Comment se passe un licenciement pour vol ?
Pour licencier un salarié ayant commis un vol, il n’est pas nécessaire de déposer auparavant une plainte pénale. Par ailleurs, un vol en entreprise est qualifié de faute grave et constitue une cause réelle et sérieuse de licenciement sans préavis. Néanmoins, l’employeur doit en apporter la preuve. Si vous vous retrouvez face à cette situation délicate, pas de panique ! Tout vol n’est pas considéré comme une faute grave. Pour davantage d’éclaircissements sur le sujet, prenez contact avec un avocat expert en licenciement ou un avocat en droit du travail.
À RETENIR : Le vol est-il un motif de licenciement ? dans quelles conditions ?
Oui, le vol peut constituer un motif de licenciement pour faute grave, rendant impossible le maintien du salarié dans l’entreprise. La décision de licencier doit être basée sur des preuves suffisantes et suivre une procédure conforme au Code du travail, incluant un entretien préalable. Toutefois, la gravité du vol est évaluée au cas par cas, en tenant compte du contexte et des circonstances entourant l’acte.
Tour d’horizon sur le licenciement pour vol (avec ou sans preuve).
Vol par un salarié (avec ou sans preuve) : que dit le Code pénal ?
Un vol est considéré comme un manquement au contrat de travail selon l’article L1222-1 du Code du travail. Par ailleurs, il s’agit aussi d’un délit en vertu de l’article 311-1 du Code pénal. De ce fait, en cas d’accusation de vol en entreprise, vous risquez des sanctions pénales. Au niveau de votre emploi, votre employeur peut aller jusqu’à votre licenciement.
Vol commis en dehors du travail
En principe, un vol n’est pas qualifié de faute professionnelle s’il n’a pas été commis au sein de l’entreprise. Par contre, il peut l’être s’il est d’une façon ou d’une autre rattaché à votre vie professionnelle.
Par exemple, si vous êtes accusé d’avoir commis un larcin en usant de votre véhicule professionnel, cela peut justifier une rupture de contrat pour faute grave d’après la Cour de cassation au cours de l’audience du 18 mai 2011 n°10-11.907.
Vol au préjudice de son employeur
Le détournement ou la soustraction d’un bien appartenant à l’entreprise est en principe qualifié de faute grave justifiant un renvoi immédiat. Néanmoins, l’employeur doit analyser les faits pour différencier une faute grave d’une faute simple, car la première peut entrainer un renvoi sans préavis et indemnité de licenciement.
Accusation de vol sans preuve au travail : comment se défendre ?
Votre employeur n’est pas en droit de vous licencier sur la base de simples soupçons. Il doit apporter la preuve du méfait pour motiver la rupture de votre contrat de travail pour cause réelle et sérieuse.
En effet, des soupçons reposent sur une perception subjective et ne peuvent en aucune façon justifier un licenciement pour vol. Si votre employeur est dans l’incapacité d’établir avec certitude que vous êtes l’auteur du larcin, une enquête sera ouverte. Pendant ce temps, vous serez en congé-soupçon.
En plus d’établir la réalité objective des faits, l’enquête permet d’évaluer la gravité du vol pour vérifier s’il mérite réellement un licenciement pour faute grave ou non. Il incombe ensuite au juge d’examiner, au cas par cas, les éléments apportés à sa connaissance pour statuer.
À défaut, votre employeur s’expose à des actions pour licenciement injustifié et aux dommages et intérêts qui en découlent.
S’il s’avère que l’enquête prouve que votre licenciement n’est pas justifié, votre employeur vous devra une indemnité de réparation pouvant aller jusqu’à 6 mois de salaire ainsi que la rémunération afférente au délai de congé-soupçon.
Comment un avocat peut-il intervenir auprès de l’employeur et du salarié en cas de licenciement pour vol ?
Un avocat peut jouer plusieurs rôles dans le cadre d’un licenciement pour vol, à la fois pour l’employeur et le salarié.
Pour l’employeur, l’avocat peut :
- Conseiller sur la légalité de la procédure de licenciement envisagée, en s’assurant que toutes les étapes requises par le droit du travail sont respectées, minimisant ainsi le risque de contestation judiciaire.
- Assister durant la procédure de licenciement, notamment en rédigeant les documents nécessaires tels que la lettre de convocation à l’entretien préalable et la lettre de licenciement, en veillant à ce que les motifs soient clairement et légalement énoncés.
- Représenter l’employeur devant les tribunaux en cas de contestation du licenciement, en défendant la décision de licenciement basée sur le vol et en présentant les preuves à l’appui.
Côté salarié, un avocat peut :
- Évaluer la légalité du licenciement, en examinant si la procédure de licenciement a été correctement suivie et si les faits reprochés justifient un licenciement pour faute grave.
- Conseiller et assister le salarié lors de l’entretien préalable et dans la rédaction de ses observations en réponse aux accusations, aidant à formuler une défense solide ou à négocier une issue plus favorable.
- Représenter le salarié devant le conseil de prud’hommes pour contester le licenciement, en arguant d’une procédure viciée, d’une disproportion de la sanction ou de l’absence de preuves suffisantes, avec pour objectif d’obtenir une indemnisation ou une réintégration, selon le cas.
Si votre employeur prévoit de vous licencier pour vol, il doit auparavant prouver que vous êtes réellement l’auteur de ce délit. Sinon il s’expose à des actions pénales et des sanctions financières.
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