Etre cadre aujourd’hui, entre avantages et inconvénients
Souvent associé aux échelons élevés de la hiérarchie, au pouvoir et aux diverses responsabilités, le statut de cadre est souvent convoité au sein des organisations. Être cadre aujourd’hui, ça veut dire quoi ? Et quels sont les avantages et les inconvénients liés à ce statut ?
Qu’est ce qu’un cadre ?
Il n’existe pas réellement une définition commune à l’échelle internationale de la notion de cadre. En effet, chaque pays possède son point de vue concernant le statut de cadre. Néanmoins, ces personnes dites cadres présentent des traits saillants qui les distinguent du reste des catégories socioprofessionnelles.
En général, les cadres sont autonomes dans la prise de décision et ont un certain pouvoir de commandement dans des domaines clés de l’entreprise. Les cadres se distinguent aussi par leur niveau d’études élevé et par les salaires perçus, situés parmi les plus élevés de leur entreprise en raison des fonctions et des responsabilités d’encadrement et de management qu’ils exercent.
En France, les cadres représentent environ 17% de la population active et leur statut s’appuie sur un certain nombre de prescriptions légales et conventionnelles, notamment la Convention collective nationale des cadres du 14 mars 1947 qui donne naissance à ce statut et à un régime de prévoyance et de retraite complémentaire spécifique.
Le temps de travail
Le temps de travail des cadres est un élément important dans leur situation professionnelle. En effet, pour certains cadres, le temps de travail est considéré comme annuel et non mensualisé comme d’autres salariés, ce qui représente un avantage, car leur temps de travail est plus flexible (ils peuvent s’absenter sans justifier ou pour une raison personnelle). Cet avantage leur offre la possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle.
Mais attention au revers de la médaille, car le fait de ne pas avoir d’heures fixes implique la possibilité d’avoir des journées plus longues. Souvent le cadre ne compte pas ses heures de travail supplémentaires, celles-ci n’étant pas comptabilisées donc il n’est pas rémunéré.
La rémunération
En raison de leur niveau d’études, de leur expertise et de leurs responsabilités, les cadres perçoivent des salaires plus élevés que la moyenne des salariés français.
Un cadre perçoit en moyenne 5000€ brut par mois, mais de grandes disparités de salaire existent entre les différents cadres. Toutefois, les charges salariales pour les cadres sont plus élevées, ce qui entraîne une marge importante entre le salaire brut et le salaire net (un cadre cotise plus qu’un salarié non-cadre, ses cotisations se situent entre 23 et 24%, contre 22% pour un salarié non-cadre).
La période d’essai et la démission
En ce qui concerne la durée de préavis et de période d’essai, en cas de démission ou de rupture de contrat, les choses diffèrent entre un cadre et un non-cadre.
La période d’essai pour un cadre est de 4 mois, alors qu’elle est de 3 mois pour les agents de maîtrise et techniciens et 2 mois seulement pour les ouvriers.
La durée de préavis de départ, en cas de démission ou de licenciement, est de 3 mois pour un cadre, alors qu’elle est d’un mois seulement pour un non-cadre.
Dans le cas d’un recrutement, cette période de 4 mois pour un cadre va lui permettre de se familiariser davantage avec le poste. En cas de démission, cette période de 3 mois permettra au cadre de clôturer les dossiers et de passer les consignes dans de bonnes conditions.
Par contre si un cadre prévoit de démissionner, il faudra qu’il anticipe ce délai assez long de 4 mois et il doit prévenir son futur employeur. Pour sa retraite complémentaire, le cadre cotise auprès de deux organismes, à savoir l’Arrco, comme le cas de tous les salariés du privés, et l’Agirc, qui est la caisse de retraite complémentaire spécifique au cadres.
Vu qu’il cotise auprès de deux caisses, le cadre aura une retraite confortable en recevant une pension importante. Mais une retraite supplémentaire est synonyme de cotisations plus élevées.
Les avantages et inconvénients
En raison de leur temps de travail annualisé, les cadres (au forfait jour) ont en général moins de jours de RTT. Certaines conventions collectives ou entreprises accordent à leurs cadres des jours de congés supplémentaires ou des jours de récupération. Mais beaucoup de cadres déclarent ne pas avoir profité de ces privilèges en raison de leur charge de travail dévorante.
Il faut signaler que les cadres bénéficient d’autres avantages sociaux qui concernent la prévoyance, les primes et autres privilèges en nature. En cas de décès ou d’invalidité, les cadres sont plus couverts que d’autres salariés.
En période de chômage, les cadres en recherche d’emploi ayant cotisé pour l’Apec (Association pour l’emploi de cadres), bénéficient d’un suivi personnalisé. Il faut rappeler, toutefois, que les 44 agences de l’Apec sont présentes seulement dans les grandes villes, les cadres qui résident dans des zones éloignées devront se déplacer ou se contenter d’un suivi en ligne.
Avec le temps, les droits des cadres et non-cadres ont tendance à s’harmoniser. Certes, les salariés cadres ont des avantages et des pouvoirs qu’un salarié n’a pas forcément, mais plus le temps passe, et plus ces différences s’atténuent.
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