La violence conjugale en France, les chiffres !
La violence conjugale est un fléau auquel il est possible de mettre fin grâce aux recours et mesures d’accompagnement des victimes, devenus plus accessibles ces dernières années. Victime de violences conjugales ? Contactez un avocat spécialisé en violences conjugales ou un avocat expert en droit pénal pour vous aider à vous protéger et à faire valoir vos droits. En hausse continue, le nombre de cas de violences au sein du couple en France est-il le reflet d’une aggravation du phénomène ou d’une meilleure prise en compte des signalements ? Éléments de réponse.
Voici une infographie qui résume les chiffres sur la violence conjugale en France :
À RETENIR : Quel est le pourcentage des cas de violences conjugales en France ?
En 2023, la France a recensé 271 000 victimes de violences conjugales, dont 85 % de femmes, marquant une hausse de 10 % par rapport à 2022. Les violences sont majoritairement physiques, 64 %, verbales ou psychologiques, 32 %, et sexuelles, 4 %. Le taux national est de 4 victimes pour 1 000 habitants, mais atteint 10,6‰ chez les femmes de 15 à 64 ans.
Pour mieux comprendre l’ampleur des violences conjugales en France et leur évolution, découvrez les chiffres clés et les tendances récentes.
Nombre de cas de violences en France
En 2023, les faits de violences conjugales enregistrés en France ont augmenté de 10 % par rapport à 2022, avec un total de 271 000 victimes (tous sexes confondus) selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Ci-dessous une liste récapitulative des statistiques :
- En moyenne, 85 % des victimes sont des femmes, soit environ 230 000 femmes ;
- 1 033 homicides ont été enregistrés en 2023, dont 93 féminicides conjugaux officiellement reconnus par le ministère de l’Intérieur (contre 88 en 2022), bien que des collectifs comme #NousToutes estiment un total de 134 femmes tuées en raison de leur genre ;
- 47 % des homicides conjugaux ont été commis au sein de couples mariés, et 20 % au sein de couples en concubinage (selon les données disponibles pour 2023) ;
- 48 % des femmes décédées avaient déjà subi des violences de la part de leur partenaire ou ex-partenaire avant le féminicide ;
- Sur les plaintes déposées pour violences conjugales (environ 70 000 en 2023), 98 % émanent de femmes ;
- 4 % des plaintes concernent des cas de viols ou agressions sexuelles dans un cadre conjugal ;
- 2 100 faits d’outrages sexistes ont été signalés aux autorités en 2023, en légère hausse par rapport à 2022 ;
- 31 enfants ont été tués en 2023 dans le cadre de violences conjugales, victimes collatérales de ces actes.
À ce jour, les dernières données officielles disponibles sur les violences conjugales en France datent de 2023. Les chiffres pour l’année 2024 n’ont pas encore été publiés.
Découvrez à travers cette infographie les chiffres clés sur le nombre de cas de violences en France, leur évolution et leur répartition selon les types d’infractions :
Malgré ces chiffres alarmants, 72 % des affaires de violences conjugales ne donnent pas lieu à des poursuites, souvent faute de preuves. Ce taux, bien qu’élevé, reste inférieur à celui des violences sexuelles, où 86 % des plaintes sont classées sans suite. En revanche, lorsqu’un procès a lieu, le taux de condamnation atteint 90 à 95 %, et la durée moyenne des peines d’emprisonnement pour violences conjugales a augmenté, passant de 5,4 mois en 2012 à 8 mois en 2021.
Chiffres sur les violences faites par les hommes vs faites par des femmes
Cette infographie présente les chiffres des violences commises par les hommes et par les femmes, mettant en évidence leur répartition et leur impact :
La violence au sein du couple ne touche pas seulement les femmes en tant que victimes. Bien que les hommes soient majoritairement les auteurs des violences conjugales, certaines femmes le sont aussi. En 2023, les forces de sécurité ont recensé 271 000 victimes de violences conjugales. Voici une comparaison des chiffres entre les deux sexes :
- 85 % des victimes sont des femmes, soit environ 230 000 ;
- 15 % des victimes sont des hommes, soit environ 41 000 ;
- 86 % des mis en cause sont des hommes, contre 14 % des femmes ;
- 93 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2023 ;
- 22 hommes ont été tués par leur conjointe ou ex-conjointe en 2023.
Cette infographie dévoile les différents modes opératoires les plus courants :
Comment reconnaître la violence conjugale ?
La violence conjugale peut être physique, psychique ou sexuelle. Pour être avéré, le lien sentimental entre l’auteur et la victime doit exister, et ce, même après le divorce ou la séparation. Il s’agit d’une infraction punie par la loi, c’est un fait, mais encore faut-il savoir reconnaître la violence conjugale pour agir. Ci-dessous une liste de signes qui peuvent alerter :
- L’isolement ;
- La peur ;
- Les critiques répétées ;
- Le contrôle abusif ;
- La domination ;
- L’abus de pouvoir ;
- L’emprise ;
- La culpabilisation ;
- L’humiliation ;
- Les coups ;
- Les menaces ;
- Etc.
Cette infographie met en lumière les signes et indicateurs permettant d’identifier les violences conjugales, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou verbales :
Concrètement, la violence physique existe lorsque le conjoint ou l’ex-conjoint violent oblige sa victime à se soumettre et que celle-ci a du mal à en parler. Cette violence au sein du couple s’aggrave en cas de résistance.
Comment faire pour quitter son mari violent en 2025 ?
Il existe de nombreux recours aux violences conjugales, particulièrement en ces temps de confinement. Voici la liste des numéros d’urgence que vous pouvez appeler :
- Se confier à une personne de confiance (famille, ami, collègue) et préparer un plan de fuite ;
- Mettre ses documents essentiels à l’abri (carte d’identité, livret de famille, carte bancaire, attestations médicales, etc.) ;
- Rassembler des preuves (captures d’écran de menaces, enregistrements, certificats médicaux, témoignages) ;
- Appeler le 3919 (Violences Femmes Info, gratuit et anonyme, 24h/24 et 7j/7), qui prend en charge les personnes vulnérables, en situation de précarité, les femmes en situation de handicap et non francophones ;
- Envoyer un SMS au 114, une cellule spécialisée mise en place pour venir en aide aux femmes violentées par leur conjoint ;
- Le 112 ou le 17, qui permet de joindre la police en cas d’urgence ;
- Porter plainte auprès d’un commissariat ou d’une gendarmerie (même sans preuve immédiate). Si vous ne souhaitez pas porter plainte tout de suite, vous pouvez aussi déposer une main courante ;
- Obtenir une ordonnance de protection par le juge aux affaires familiales pour éloigner le mari violent rapidement ;
- Demander une interdiction de contact et une mise à l’abri immédiate ;
- Fuir vers un hébergement d’urgence : associations comme le 115, les Maisons des femmes, ou des foyers spécialisés ;
- Bénéficier d’une aide financière et juridique : allocation d’urgence, aides sociales, prise en charge par des associations comme la FNSF (Fédération nationale solidarité femmes) ;
- Demander le divorce ou la séparation avec l’aide d’un avocat (possible avec l’aide juridictionnelle si les ressources sont faibles) ;
- Obtenir la garde des enfants, qui est généralement attribuée à la mère en cas de violences avérées.
Cette infographie présente les différentes solutions pour se protéger face à un conjoint violent :
Comment un avocat peut il aider en cas de violence conjugal ?
Un avocat peut jouer un rôle clé pour vous aider en cas de violences conjugales. Voici comment :
- Vous conseiller sur vos droits et options
Un avocat vous explique les lois applicables (ordonnance de protection, divorce, garde des enfants) et les démarches possibles selon votre situation.
- Obtenir une ordonnance de protection
Il rédige et dépose la demande au tribunal (JAF) pour interdire à votre conjoint de vous approcher ou pour lui faire quitter le domicile, en s’assurant que tout est bien présenté pour une réponse rapide (6 jours maximum).
- Préparer et défendre votre plainte
Il vous aide à rassembler des preuves (certificats médicaux, messages, témoignages) et vous accompagne au commissariat ou devant le juge pour que votre plainte soit solide et prise au sérieux.
- Gérer le divorce ou la séparation
Si vous voulez divorcer, il plaide pour un divorce pour faute basé sur les violences, afin d’accélérer la procédure et protéger vos droits (pension alimentaire, biens, enfants).
- Protéger vos enfants
Il demande la garde exclusive ou des mesures de protection pour vos enfants.
- Négocier des aides financières
Il vous guide pour obtenir des compensations (prestation compensatoire) ou des aides juridiques (aide juridictionnelle si vos revenus sont faibles).
- Vous représenter en justice
Si l’affaire va au tribunal (pénal ou civil), il défend vos intérêts face à votre conjoint, que ce soit pour des sanctions contre lui ou pour sécuriser votre situation.
Pour conclure, la violence conjugale est un fléau qui touche de nombreuses victimes. Divers dispositifs permettent aujourd’hui de signaler ces situations et d’obtenir une protection. Si vous êtes victime ou soupçonnez une personne victime de violences conjugales, n’hésitez pas à alerter les autorités ou à contacter un avocat spécialisé en violences conjugales ou un avocat expert en droit pénal pour prendre conseil.
POINTS CLÉS À RETENIR
- La violence conjugale est un fléau, mais des recours et mesures d’accompagnement existent pour protéger les victimes.
- Le nombre de cas de violences conjugales en France est en hausse, avec 271 000 victimes en 2023, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2022.
- Les violences conjugales sont majoritairement physiques (64 %), verbales ou psychologiques (32 %), et sexuelles (4 %).
- 85 % des victimes sont des femmes, représentant environ 230 000 personnes, et 86 % des mis en cause sont des hommes.
- 93 féminicides conjugaux ont été officiellement recensés en 2023, mais les collectifs estiment un nombre plus élevé.
- Près de la moitié des féminicides concernent des couples mariés (47 %), suivis des couples en concubinage (20 %).
- 48 % des femmes victimes d’un féminicide avaient déjà subi des violences de la part de leur partenaire.
- Les plaintes pour violences conjugales proviennent à 98 % de femmes, mais 72 % des affaires ne débouchent pas sur des poursuites.
- Les violences conjugales peuvent être physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques, et se manifestent par divers signes comme l’isolement, la peur et le contrôle abusif.
- Des recours existent pour quitter un conjoint violent, incluant des numéros d’urgence, des hébergements spécialisés et des aides financières.
- Un avocat joue un rôle clé dans la protection des victimes, en obtenant des ordonnances de protection, en aidant à porter plainte et en défendant leurs droits en justice.
- La loi permet aux victimes de quitter le domicile conjugal en cas de danger, avec la possibilité d’accéder à des courses gratuites et des hébergements d’urgence.
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